Stéphanie Freedman est journaliste aux Dernières Nouvelles d’Alsace et à L’Alsace, elle coordonne notamment les magazines Passion Vosges et Trésors d’Alsace. Mais Stéphanie Freedman est aussi experte de l’Olympique de Marseille, une passion qui l’a mène jusque sur les plateaux de BFM Marseille et Mprovence. Et engagée avec l’association Femmes journalistes de sport :
Quand est née votre passion pour le football et surtout pour l’Olympique de Marseille ?
Ma passion pour l’Olympique de Marseille est née avec celui qui était son président, de 1986 à 1994 : Bernard Tapie. Depuis mon adolescence, je suis fan de cet homme au charisme et à l’énergie incroyable. Un mentor dont la photo, prise avec lui à la sortie du théâtre à Besançon, trône toujours sur mon bureau.
Un gagneur qui vous donne envie de croire à vos rêves comme il l’expliquait dans son émission « Ambitions » sur TF1.
Bernard Tapie m’a conduite à me passionner pour l’OM et le foot. A cet amour pour un club pas comme les autres s’est ajouté un coup de foudre pour la ville de Marseille. Une cité ouverte, méditerranéenne, cosmopolite, belle, chaleureuse, accueillante et bienveillante. Elle n’est pas que violence même si elle existe dans certains quartiers.
Comment avez-vous débuté en tant que chroniqueuse et sur quels médias ?
J’ai commencé comme chroniqueuse pour le site OM4ever. Son responsable Fernand Bonaguidi m’a sollicitée après ma participation à l’émission 100% OM sur France Bleu Provence en janvier 2022. Nous étions à l’antenne ensemble pour parler notamment de Bernard Tapie, c’était quelques semaines après son décès. Il m’a rappelée pour me dire qu’il avait beaucoup aimé mon intervention et qu’il souhaiterait que je lui écrive des chroniques. Il cherchait le regard et la plume d’une femme. D’une femme journaliste de sport. J’ai réfléchi quelques jours avant de me lancer. Il fallait que j’ose réaliser mon rêve de petite fille. Et j’ai écrit ma première chronique en avril 2022.
Un mois plus tard, j’étais en contact avec Fabian Frydman, alors patron de Mprovence, qui aimant mon travail m’a proposé d’être responsable de la rubrique OM pour ce média en ligne. BFM Marseille a suivi. La chaîne était à la recherche d’une consultante OM, j’interviens régulièrement en direct et j’ai même participé à l’émission spéciale du 26 mai 2023, depuis le toit du stade Vélodrome, pour célébrer les 30 ans de la victoire du club en Ligue des Champions. Un moment unique au côté notamment de Rodolphe Tapie, le petit-fils de Bernard avec qui j’ai sympathisé et à qui j’ai offert, en direct, un tableau représentant son grand-père peint par mon ami artiste Marsiho.
Depuis cet automne, je collabore en tant que rédactrice en chef adjointe au nouveau magazine Oh Marseille +* dont le premier numéro vient de sortir. Dirigé par mon ami Avi Assouly, ancien grand reporter à Radio France, suiveur de l’OM et rescapé de Furiani. C’est une belle aventure collective et journalistique autour de l’Olympique de Marseille, le club qui nous fait vibrer. On y retrouve les portraits de l’entraîneur Gennaro Gattuso, du capitaine Valentin Rongier, des interviews des journalistes suiveurs de l’OM, d’une supportrice et grande violoniste, la messe du pape au Vélodrome, des indiscrétions. Ce nouveau magazine est gratuit et distribué dans la ville de Marseille.
Quel regard portez-vous sur la féminisation du milieu des journalistes sportifs ? Et sur leurs revendications ?
C’est une excellente nouvelle. Sur 3000 journalistes sportifs en France, environ 15 % sont des femmes. La marge de progression est énorme ne serait-ce que pour arriver à la parité. La mobilisation de l’association Femmes Journalistes de Sport, dont je suis membre, contribue beaucoup à cette prise de conscience. Ce qui a été le cas pour moi. Lors de la soirée de la signature de la charte pour contribuer à ce qu’il y ait plus de femmes dans les rédactions sportives et signée par une soixantaine de médias, le message était clair : Mesdames, osez !
Personnellement, je n’avais pas osé le faire à 20 ans quand je suis sortie diplômée de l’école de Tours. Mais à 46 ans, il n’était pas trop tard. J’avais déjà commencé mon travail de chroniqueuse sportive. Je le complète actuellement en suivant depuis la rentrée, en formation continue, le DESU (diplôme d’études supérieures universitaires) proposé par l’EJCAM, l’école de journalisme de Marseille reconnue par la profession. Je suis évidemment la doyenne de promo ! Une promo où les filles sont majoritaires. Des profs de STAPS d’Aix-Marseille nous dispensent des cours de physiologie, biomécanique, neurosciences, d’économie du sport, etc. Cette première partie du cursus se fait en visio et suivront quatre semaines de cours pratiques à l’école de Marseille à partir d’avril donnés par des journalistes de sport. Au programme : radio, web et commentaire live, télé et presse écrite.
Oser suivre cette formation a été une évidence même si je suis déjà journaliste diplômée et confirmée depuis 27 ans. C’est un enrichissement incroyable dans une spécialisation qui me passionne depuis toujours. Mon objectif avec ce cursus : poser de meilleures questions pour obtenir de meilleures réponses et rédiger de meilleurs articles sur le monde du sport. Des papiers plus précis, plus anglés, qui prennent en compte le sportif dans sa globalité. Une façon d’aller plus loin.
J’en profite pour remercier mes rédacteurs en chef Frédéric Vézard et Christian Bach à L’Alsace et aux DNA, où je travaille depuis plus de 26 ans, d’avoir validé avec enthousiasme ma formation. Je leur en suis très reconnaissante et je remercie également notre direction des ressources humaines et celle du groupe Ebra d’avoir elles aussi contribué à réaliser mon rêve de devenir journaliste de sport. C’est un acte fort et concret du groupe Ebra, qui a signé la charte de l’association Femmes Journalistes de Sport.
Si on vous propose de suivre une autre équipe que l’Olympique de Marseille, vous acceptez ?
Je suis d’abord journaliste. J’ai commencé comme localière, puis je suis devenue cheffe d’agence, manager, responsable du Pôle magazine de L’Alsace. Mon quotidien ce n’est pas que le sport. Aujourd’hui ce sont la coordination des magazines et des suppléments de L’Alsace et des DNA notamment Passion Vosges et Trésors d’Alsace. Hier, c’étaient les faits divers, les conseils municipaux, l’économie, l’éducation, le social, etc.
Toute cette expérience de terrain enrichit mon activité de suiveuse de l’Olympique de Marseille. Pour répondre à la question, je pourrais le faire mais je n’en ai pas envie pour le moment.
Quel athlète allez-vous le plus suivre pendant les Jeux Olympiques 2024 ?
Je suivrai le décathlonien Kévin Mayer, qui j’espère décrochera enfin l’or olympique qu’il mérite à Paris. Et Mathilde Gros, la cycliste française spécialiste des épreuves du sprint sur piste.
J’adore le cyclisme. C’est une discipline qui m’a toujours intéressée. Depuis que je suis enfant, je me passionne pour le Tour de France notamment. J’avais d’ailleurs écrit mon mémoire de fin d’études sur l’évolution médiatique de cette course, la plus grande du monde. Et puis Mathilde a demandé conseil à la pistarde triple championne olympique et dix fois championne du monde Félicia Ballanger que j’ai eu la chance d’interviewer cet automne pour un portrait qui paraîtra dans le livre « Merci Alice ». Cet ouvrage est édité par la Fondation Alice Milliat et L’Equipe. Il sortira avant les JO.
Alice Milliat est la femme qui a organisé la première édition des Jeux olympiques féminins à Paris en 1922 et présidé la Fédération sportive féminine internationale (FSFI) qu’elle avait contribué à fonder un an plus tôt. Cet ouvrage compilera les portraits de plus de 100 athlètes françaises titrées aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 1900 à Paris 2024. Et nombre d’entre eux ont été écrits par les membres de Femmes Journalistes de Sport, une façon de poursuivre l’engagement d’Alice Milliat un siècle plus tard.
Un grand merci à Stéphanie Freedman pour sa disponibilité.
*Oh Marseille + est un magazine gratuit sur l’actualité et les coulisses des L’OM, des supporters au dirigeants en passant par les joueurs. Edité à 20 000 exemplaires, il est distribué dans les loges du stade vélodrome, ainsi que dans plusieurs point de distribution ciblés, boutiques, hôtels et restaurants à Marseille.
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David Sandona – France Télévision