N’y voyez aucune référence au Covid et à ses mesures d’hygiène. Cette question ne s’est pas posée non plus aux nombreux athlètes qui ont eu à s’affronter durant les JO et les paralympiques. Le fairplay, l’esprit olympique, imposent de se serrer la main et de se quitter, bons amis ou à défaut bons ennemis.

Cette question a agité l’Assemblée nationale cet été lorsque des élus ont refusé de serrer la main au plus jeune député RN lors de la session d’installation.

Loin des caméras et micros tendus, cette question s’est invitée tout l’été à la table des habitants de l’Alsace du nord. Discussions vives garanties au sein des familles, entre les générations, pour savoir s’il fallait ou non serrer la main du député local fraichement élu, le RN Théo Bernhardt.  La donne est encore plus compliquée pour les municipalités et les organisateurs de fêtes locales : faut-il inviter le parlementaire d’extrême droite, inconnu dans la circonscription, aux inaugurations de fêtes et commémorations ? Des élus ont tranché, ils assureront l’accueil républicain. Pour d’autres, la gêne est de mise.

Dans cette circonscription acquise à la droite gaulliste puis républicaine depuis la fin de la Seconde Guerre, la victoire du RN avec 51,4% face à la députée sortante Horizons, Stéphanie Kochert, marque un tournant et paralyse le débat politique. Les habitants s’observent, gênés. De moins en moins rares sont ceux qui expriment ouvertement leur soutien au RN. Circonscription discrète pour ne pas dire secrète, plutôt sans problème, l’Outre-Forêt va suivre avec intérêt le travail de son député de 24 ans, seul député RN d’Alsace. Lui serrer la main ? Le débat n’est pas tranché.

Régine Willhelm
Rédactrice en chef adjointe
France 3 Alsace
regine.willhelm@francetv.fr

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