Le Chat contre ChatGPT, Mistral AI contre Open AI : la France ou l’Europe peut-elle rivaliser avec le mastodonte américain ? Le sommet pour l’action sur l’IA qui s’est tenu à Paris avait pour objectif de dessiner une voie capable de peser face aux géants américains ou chinois.

Jusque-là, l’Union européenne s’était surtout illustrée avec l’adoption de l’IA Act en 2024, c’est la première tentative au monde de régulation de l’intelligence artificielle. Ses premières mesures s’appliquent depuis début février, les autres vont progressivement entrer en vigueur d’ici 2027. L’IA Act concerne tous les acteurs exerçant sur le sol européen, l’objectif est de protéger les droits fondamentaux comme le respect de la vie privée et le principe de non-discrimination. Sont donc interdites, la reconnaissance faciale en temps réel dans l’espace public ou la notation sociale comme cela existe en Chine. La transparence est de règle, par exemple une vidéo « deepfake » reprenant le visage et la voix d’une personnalité doit être identifiée comme générée par IA.

Pour autant, il s’agit de ne pas freiner l’innovation, c’est pourquoi les grandes entreprises européennes du secteur ont appelé à « une simplification drastique » du cadre règlementaire européen tout en lançant une coalition baptisée « EU AI Champions Initiative » visant à faire de l’Europe un leader mondial de l’intelligence artificielle. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a annoncé un plan de 200 milliards d’euros d’investissements en Europe, « le plus grand partenariat public-privé dans le monde pour le développement d’une IA fiable ».

L’enjeu est de taille au moment où les Etats-Unis semblent de moins en moins être notre allié.

Christine Boos
Journaliste – France TV Europe
christine.boos@francetv.fr

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