Mardi 15 septembre, Jean-Pierre Pernaut a annoncé qu’il arrêterait de présenter le 13h de TF1 en fin d’année. Il était aux manettes de ce journal depuis 33 ans. Cette tranche d’information de la mi-journée rassemble plus de 5 millions de téléspectateurs en moyenne chaque jour (dont 800.000 de 25 – 49 ans) soit 40% de part d’audience. Son premier concurrent est le JT de France 2 avec 2,5 à 3 millions de téléspectateurs.
Jacques Rieg-Boivin, vous étes à la tête d’Est Info TV, correspondant de TF1, avez-vous été surpris par cette annonce ?
J’étais dans la confidence depuis plusieurs semaines. L’info a été dévoilée hier, plus tôt que prévu, car elle avait fuité.
Lorsqu’il me l’a annoncée, oui, sa décision m’a d’abord surprise. Mais finalement arrêter quand on est au sommet c’est certainement le meilleur moment.
On a tous en tête, les départs un peu poussifs d’autres grands journalistes.
Je comprends sa volonté de se consacrer à l’essentiel, le confinement a probablement accéléré ce choix. Il quitte le 13h mais reste à TF1, un changement qui lui sera bénéfique.
Mise en avant des régions, proximité, est-ce que le JT de 13h sera le même après Jean-Pierre Pernaut ?
Thierry Thuillier, directeur de l’info de TF1 l’a dit, le journal sera le même. L’enjeu est énorme, car c’est le JT le plus regardé en France, un maillon essentiel de la grille des programmes, une institution télévisuelle et culturelle. Il faudra rester fidèle aux 5,5 millions de téléspectateurs, en conservant son ADN, ne pas changer de cap.
Avez-vous une idée de qui le remplacera ?
C’est un virage historique, je pense que dans un premier temps la chaîne jouera la carte de la continuité. Jacques Legros, son jocker, pourrait assurer l’interim avant la nomination d’un nouveau titulaire.
Lorsque Jean-Pierre Pernaut a pris la suite d’Yves Mourousi et de Marie-Laure Augry, en 1987, il a eu « l’idée de génie » de mettre en place un réseau d’une soixantaine de contributeurs en régions dans des agences de presse, souvent affiliées à la PQR. Hier, JP Pernaut n’a pas manqué de saluer le travail formidable de ses équipes et de ses correspondants.
Vous rappelez vous de votre première rencontre ?
C’était à Paris en 1990, je travaillais avec Jean-Pierre Stucki. Jean-Pierre Pernaut était déjà très accessible et proche de ses équipes de terrain. C’est un grand pro, un homme fidèle qui sait faire confiance à ses journalistes et se fier à leur expérience. Les réactions sont unanimes, et depuis hier tout le monde salue son parcours et son professionnalisme. Son aisance à traiter aussi bien les grands événements qui ont bouleversé la planète, que valoriser les terroirs de France.
Jean-Pierre Pernaut a annoncé qu’il continuera certaines émissions (SOS Village, élection du plus beau marché de France) et proposera un nouveau magazine sur les terroirs. Allez vous continuer à travailler avec lui ?
Je suis certain que nous continuerons à travailler ensemble, tout comme la rédaction d’ EST INFO TV continuera à réaliser des reportages pour le JT de 13H. Il y aura toujours 70 % à 80 % des sujets qui viennent des régions. C’est notamment ce qui a permis à la chaîne de capter des signaux faibles annonçant les gilets jaunes. Pour ses émissions Jean-Pierre Pernaut s’appuiera sur son réseau et pourra compter sur les équipes en place.
Propos recueillis par Anka Wessang
Photo TF1, JP Pernaut, J Rieg-Boivin, D Lagrou-Sempère le 08/07/2020