LES ATELIERS D’ÉDUCATION AUX MÉDIAS DISPENSÉS GRÂCE AU PASS CULTURE SONT EN DANGER !
Les journalistes pigistes alsaciens se mobilisent contre le plafond fixé par le gouvernement à 50 millions d’euros pour la période janvier-août 2025. C’est par un mail reçu jeudi 30 janvier au soir que nous l’avons tous appris, et ce vendredi 31 janvier, le plafond était déjà atteint.
Pour l’année scolaire qui s’achève en juin prochain, aucun atelier d’éducation aux médias et à l’information ne pourra être organisé, ceux qui étaient déjà prévus mais pas encore réservés par la plateforme ADAGE n’auront pas lieu non plus.
Le gouvernement, en nous mettant au pied du mur, savait exactement ce qu’il faisait.
Le gouvernement se cache derrière « une situation budgétaire inédite ». Mais en choisissant de cibler ainsi l’éducation, l’exécutif poursuit sa casse de toutes les structures sociales, médiatrices et éducatives du pays.
Un dispositif essentiel pour la jeunesse
En juillet 2024, plus de 93 % des établissements scolaires avaient utilisé ce dispositif sur l’ensemble du territoire, métropole et outre-mer. En tout, durant cette année 2023-2024, 4 millions d’élèves en ont bénéficié, toutes disciplines confondues.
Nos missions servent aux jeunes pour affiner l’esprit critique, donner des clés de compréhension d’une information, comprendre l’importance de la hiérarchie de l’info, consommer autrement les réseaux sociaux, repérer une fake news… Ces ateliers permettent aussi aux jeunes de toucher du doigt un monde qui semble lointain, étrange et dont ils seméfient parfois : les médias.
Grâce à la part collective du pass culture nous avons pu faire réaliser à des classes: des reportages vidéos sur l’adaptation climatique, des magazines en école élémentaire du CE1 au CM2 pour développer l’esprit critique et les qualités rédactionnelles, des podcasts sur des thématiques liées à l’adolescence ou aux discriminations et émissions de radio pérennisés par un Club, initié les élèves au dessin satirique et rappelé l’importance de la liberté d’expression, y compris sur les sujets les plus délicats. Nous avons tous rencontré des enseignants et enseignantes formidables, impliqués dans leur travail et désireux de transmettre ces valeurs, souvent sur leur temps libre. Saper ce travail de fond moins d’un mois après les commémorations des attentats de janvier et le verdict du procès de l’assassinat de Samuel Paty relève d’une hypocrisie et d’un cynisme rares.
Une précarité accrue pour les journalistes pigistes
Rédacteurs, reporters, journalistes radio, JRI, photographes, dessinateurs de presse…
Chacun à notre manière, nous nous sommes engagés dans ces actions à destination des élèves car nous croyons en la nécessité de cet espace d’échanges et de dialogue avec eux, grâce aussi à la médiation de leurs enseignants. Les rémunérations sont modestes, en deçà du travail fourni (préparation des séances, post production, évaluation etc..) mais elles nous permettent pourtant d’organiser des interventions qui sont en lien avec notre activité principale et complètent nos revenus.
Nous sommes une majorité de journalistes pigistes à assurer l’Education aux médias dans les établissements scolaires. Souvent précaires, nous tirons un complément de revenus indispensable de cette activité, qui n’est pas incompatible, contrairement à d’autres, avec l’obtention de la carte de presse. Avec ce manque à gagner, la fragilité statutaire des journalistes pigistes s’accroît encore.
Nous, journalistes pigistes alsaciens, soutenons l’importance de ce dispositif pour les forces vives que forme la jeunesse. Nous appelons les syndicats de l’éducation, et ceux des résidents (artistes, architectes, sportifs…) ainsi que les structures également concernées (musées, médiathèques, lieux de mémoire …) à se mobiliser à nos côtés. Ne laissons pas la culture se faire dépouiller jusque dans nos écoles !
Contact : deboutpourlemi@gmail.com
Pierre Pauma – Piet dessinateur : 06 61 72 71 35
Marine Dumény : 06 12 14 00 72
Stéphanie Wenger : 06 17 37 53 42
Ophélie Gobinet : 06 89 11 66 34