Qui se souvient que 2000 fût l’année de la prévention routière?

Si la question est posée, c’est que la réponse est connue…personne! Que faut-il penser d’une “année de la santé mentale”? Lors de l’annonce par M. Barnier, certains de nos confrères se sont sincèrement interrogés. Sur une radio publique. A une heure de très grande écoute. Bon. C’est légitime. C’est leur boulot. Sauf que le présupposé était plutôt “Y a pas plus urgent?!”

Imaginons. Si le contexte géopolitique dans lequel nous évoluons impactait directement notre santé “physique”… cela donnerait des corps fracassés par la violence des dysfonctionnements sociaux-climatiques, par les risques de guerre, par la précarité économique… je continue ou l’on comprend que notre santé mentale, impactée par tout cela, a besoin que l’on prenne soin d’elle?

Et prendre soin, c’est déjà connaître et comprendre. La santé mentale, comme la santé physique (j’insiste… en vrai, c’est la même!), c’est compliqué et on ne peut pas rester dans le flou. Un mot est un mot. Dire qu’il “y a des limites à la schizophrénie politique” c’est ne rien connaître ni à la politique ni, surtout, à la schizophrénie. Pour une personnalité politique (vous trouverez de qui est cette citation), c’est embêtant. Plus embêtant encore pour le 1% de la population qui souffre de cette maladie et qui, double peine, se voit stigmatisé si fréquemment.

Nous qui manions les mots, qui les choisissons… faisons de cette Année de la santé mentale, celle où nous les comprenons. Les mots. Et les maux aussi, on en sortira tous gagnants.

Laëtitia Forgeot d’Arc
Journaliste, auteure de la série de podcasts Gueules cachées
laetitia.forgeotdarc@gmail.com

Atelier au Club de la presse, le 28 février, “Santé mentale, les mots justes pour bien informer”
> https://forms.gle/yXDn8dQP6rCWK3dY9

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