Même si elle n’est pas bouclée, je vois déjà en 2023 une année clé – une de plus – concernant les réseaux sociaux. Loi sur les influenceurs, commission d’enquête sénatoriale sur TikTok, entrée en vigueur du Digital Services Act, renaissance (ou mort ?) de Twitter sous X… ont marqué l’actualité des 9 premiers mois.
Mais je relèverai deux sujets particuliers dans le domaine de la communication publique. Le premier concerne TikTok que des États ont interdit aux membres de leurs administrations en raison de risques sur la cybersécurité. Par ailleurs, des collectivités hésitent désormais à utiliser TikTok alors qu’il s’agit d’un canal plutôt efficace pour toucher un jeune public. Le second sujet se rapporte à X (ex Twitter donc) dont les évolutions à l’emporte-pièce inquiètent une communication publique soucieuse de ne pas cautionner la désinformation et le harcèlement. Ainsi, le 31 août, l’Université de Rennes 2 a annoncé mettre en veille son compte X, réseau social considéré comme incompatible avec « les valeurs de l’établissement qui a fait de la lutte contre les discriminations et les violences une priorité ».
Médias, marques, entreprises, administrations, collectivités, services publics, organismes touristiques, monde associatif, personnalités politiques… ont pourtant investi dans ces réseaux sociaux depuis plus de dix ans. Ils ont patiemment constitué des audiences et adopté des réflexes inconnus jusqu’alors. La question se pose dès lors s’il faut continuer à les utiliser en dépit des dérives de Twitter, des phénomènes d’addiction provoqués par TikTok ou tout simplement de la baisse continue du reach organique de Facebook.
Sommes-nous piégés ? Très probablement. Comment en sortir ? La question est loin « d’être vite répondue » mais le débat doit s’ouvrir.
Pierre Bergmiller
Responsable communication numérique
Ville et Eurométropole de Strasbourg
Pierre.BERGMILLER@strasbourg.eu