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Créée en 1982, RCF* compte désormais 64 radios locales en France et en Belgique. Après avoir été le correspondant d’Europe 1 dans l’Est, Arthur Helmbacher est le nouveau directeur de RCF Alsace. Il répondu aux questions d’actu.

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RCF Alsace a fêté ses 3 ans, comment se compose aujourd’hui l’équipe de la rédaction ? Et quelles sont ses émissions ?

La couverture de l’actualité est un des piliers sur lesquels repose RCF, à côté des émissions culturelles, scientifiques et spirituelles. La rédaction locale de RCF est notamment aux manettes des journaux d’information de la matinale, à 7h et à 8h, et d’une interview quotidienne à 7h40. Il s’agit là de décrochages locaux au sein de la matinale “nationale” de RCF. Les journalistes basés à Strasbourg pilotent également la tranche d’info du soir, à 18h, dans laquelle un grand invité s’exprime en longueur et en nuances – interview entrecoupée de chroniques et de reportages. J’ai travaillé pendant presque 15 ans à Europe 1 (à Paris puis en tant que correspondant à Strasbourg) et il me semble important de mettre en avant le regard que les journalistes de RCF veulent porter sur le l’actualité: nous sommes une radio de proximité qui, y compris dans ses moments d’info, invite ses auditeurs à avoir le souci de l’autre, une radio qui essaye d’être au service du discernement éthique, une radio qui cherche à faire comprendre le monde et aussi à faire aimer le monde. Voilà, en quelques mots, notre façon de voir la radio. En ce qui concerne les effectifs, nous sommes une équipe de quatre journalistes, deux techniciens et trois personnes chargées des questions administratives et financières.

RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité. Quels seront les dispositifs éditoriaux de RCF Alsace pour décliner la présidence française de l’UE et les élections présidentielles ?

Nous avons la joie de produire plus de quatre heures de programme local chaque jour. Ces émissions sont produites par les salariés de la radio mais aussi et surtout par des dizaines de bénévoles qui, par leur engagement, offrent aux auditeurs de RCF Alsace une programmation foisonnante et variée. Je suis entré en fonction le 1er décembre et, depuis, je m’émerveille de la richesse des partenariats mis en œuvre par ma prédécesseure Laetitia Forgeot-D’Arc. Des émissions sont produites par des chercheurs au CNRS, des historiens passionnés et passionnants, des comédiens de talent, des hommes et femmes d’Église étonnant(e)s… Pour ce qui est des questions politiques et européennes, les auditeurs connaissent bien notre émission “Place de l’Europe”, portée, entre autres, par la très pédagogue professeure de Sciences politiques Frédérique Berrod ou par l’association Decere. La place de Strasbourg en France et en Europe est particulière et cela s’entend sur notre antenne.

Le diocèse de Strasbourg compte une télé, une radio et un magazine, avez-vous prévu des interactions ?

Sur notre antenne sont relayées toutes les actualités susceptibles d’intéresser nos auditeurs, notamment les auditeurs chrétiens qui apprécient d’être au courant d’une manifestation dans une paroisse ou d’un événement religieux marquant dans la région. Mais il est intéressant de savoir que les deux tiers des auditeurs de RCF en France ne sont pas des chrétiens pratiquants réguliers. Nous ne sommes pas la radio du diocèse ou “la voix de l’archevêque”. Le diocèse a, en interne, un certain nombre d’outils de communication. Nous connaissons très bien ces équipes et nous nous aimons beaucoup mais nous n’avons pas la même mission. RCF est média au sens propre avec des journalistes titulaires de la carte de presse. Nous avons un regard particulier et ce qu’on pourrait appeler “une mission d’Église”. Nuance! En outre, RCF est une radio œcuménique depuis ses origines dans les années 1980 et, en Alsace, terre protestante, cela veut dire quelque chose. La gouvernance de RCF Alsace est œcuménique et la radio compte parmi ses partenaires financiers le diocèse de Strasbourg et l’Union des églises protestantes d’Alsace et de Lorraine.

Le media radio a fêté ses 100 ans et se trouve à un tournant face à l’évolution des usages et des formats. Comment appréhendez-vous ces défis ?

Avec appétit. Et même avec d’autant plus d’appétit que RCF Alsace est une radio très spéciale puisque nous n’avons pas de fréquence FM. On peut nous entendre sur le web, sur l’appli RCF ou encore sur un poste de radio… à condition qu’il capte le DAB+. Le DAB+, c’est la radio numérique, l’équivalent de la TNT mais à la radio. A terme, la FM va disparaître, remplacée par le DAB+. Ne pas être sur la FM est à ce jour un léger handicap puisque la bascule vers le numérique prend du temps (les voitures neuves, par exemple, ne sont équipées en série du DAB+ que depuis 2 ans). Je vois le verre à moitié plein et je me dis que c’est un incitation à explorer les nouveaux usages et formats, notamment le podcast. Nous préparons de belles choses à nos auditeurs pour les mois qui viennent. RCF Alsace n’a que 3 ans, dont 2 ans de Covid: ça n’a pas facilité le développement de la notoriété de la radio. Vivement que cette page se tourne, que les Alsaciens découvrent nos programmes à l’antenne mais aussi en chair et en os puisque nous préparons d’ambitieuses émissions sur le terrain grâce au studio mobile dont nous sommes équipé.

 

*Radio Chrétienne Francophone – RCF constitue un réseau réparti sur deux pays, la France et la Belgique. Ce réseau est constitué de 64 stations de radio locales. Il s’appuie sur 300 salariés et 3.000 bénévoles, dont 180 en Belgique. En France, quatre heures de programme local sont assurées chaque jour. En Belgique, ce sont 17h de programme propre à chaque radio locale qui sont diffusés chaque jour suivant le cahier des charges du CSA. Le réseau est financé par 4 moyens : les dons, le diocèse, le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) et le partenariat / mécénat. 

Propos recueillis par Anka Wessang.

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