Depuis le 30 octobre dernier, la France est à nouveau confinée en raison d’une nouvelle vague de Covid-19. Mais à la différence de celui du printemps, il n’entraîne pas la fermeture des universités.  Les étudiants sont autorisés à s’y rendre pour des exercices pratiques. Le Cuej, soutenue par la Présidence de l’Université de Strasbourg, s’est engouffrée dans cette brèche, et a obtenu l’autorisation du rectorat de mettre en place cette organisation plus satisfaisante qu’un confinement total, peu compatible avec l’enseignement du journalisme qui suppose l’utilisation d’un matériel spécifique, un lien très fort au territoire et un contact direct avec les sources. Les étudiants du Cuej ont donc la chance de pouvoir venir au Cuej, d’y cotoyer les nombreux formateurs qui les encadrent, et d’aller sur le terrain. A condition de respecter un protocole sanitaire strict. Le bémol : les cours magistraux, eux, ont basculé en distanciel.

Cette organisation devrait perdurer en décembre, et, sans doute, en février. Ainsi, rencontrer les étudiants en chair et en os au Cuej, et les voir partir en reportage avec une caméra ou un micro provoquent soudainement, pour notre équipe, une émotion plus intense encore, et le sentiment de les voir « préservés » d’un isolement ou d’une perte de lien avec l’université qui guette tant d’étudiants.

Précisions tout de même que tous les étudiants en journalisme de France ne bénéficient pas forcément du même régime. Au sein de la CEJ (Conférence des écoles de journalisme), organisme qui réunit les écoles de journalisme reconnues par la profession), force est de constater que la situation des étudiants n’est pas la même partout, et, qu’en dépit de la volonté des responsables, il n’est pas toujours possible d’être en présentiel ou d’aller sur le terrain. Ce qui suscite de l’inquiétude chez ces futurs journalistes. Ces craintes sont d’autant plus fortes que les étudiants ont appris qu’ils seraient parmi les derniers à être déconfinés. Le mois de février semble si lointain.

Alors comment vont les étudiants du Cuej ? Et bien plutôt bien dans ce contexte ! Ils sont heureux d’arpenter les couloirs de l’école et d’apprendre leur métier. Pour autant, il n’est pas facile de s’extraire de la morosité ambiante, et de se projeter dans le monde professionnel de demain. Et si nous pouvons nous satisfaire de voir des étudiants heureux en action, et nous l’espérons aussi bien formés que d’habitude, c’est aussi et surtout dans l’espoir qu’ils puissent devenir journalistes dans les rédactions qu’ils rêvent de rejoindre…

Christophe Deleu
Directeur
CUEJ – Centre universitaire d’enseignement du journalisme
christophe.deleu@unistra.fr

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